Les autorités nigérianes ont instauré un couvre-feu mardi dans une partie de l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, après une recrudescence des violences sur le territoire depuis le mois de décembre.
Caleb Mutfwant, gouverneur de l'État du Plateau, a ordonné un couvre-feu de 24 heures dans le district du gouvernement local de Mangu, afin de lutter contre l'insécurité dans la zone, a déclaré son porte-parole dans un communiqué.
"Seules les personnes avec des fonctions essentielles sont autorisées à se déplacer dans la zone de gouvernement local jusqu'à nouvel ordre", a indiqué Gyang Bere, directeur chargé des relations presse et des affaires publiques du gouverneur. Les autorités locales n'ont pas donné de détail sur les dernières violences qui ont poussé les autorités à instaurer le couvre-feu.
Un habitant, Joseph Moses, a indiqué à l'AFP que des dizaines de maisons, des lieux de culte et d'autres bâtiments ont été incendiés. Un imam, Abdullahi Maisaje, a déclaré qu'au moins six personnes avaient été tuées dans sa communauté.
"Je ne peux pas vous dire le nombre exact de morts parce que dans d'autres communautés, on rapporte que d'autres personnes ont été tuées", a-t-il précisé par téléphone.
Le général de brigade Gakji Shipi, conseiller spécial en matière de sécurité auprès du gouverneur, a déclaré que les violences avaient éclaté à la suite d'un différend entre un éleveur musulman peul et un autre habitant de la région au sujet notamment du pâturage du bétail.
Il n'a toutefois pas donné le bilan de ces attaques. L'Etat du Plateau, situé entre le nord du Nigeria majoritairement musulman et le sud majoritairement chrétien, connaît régulièrement des flambées de violences ethniques et religieuses.
À Noël, près de 200 personnes ont été tuées par des hommes armés, qui ont attaqué des villages majoritairement chrétiens dans les circonscriptions de Bokkos et de Barkin Ladi. Des personnes de confession musulmane provenant de ces villages ont également été la cible d'attaques, selon la coalition des groupes d'éleveurs musulmans.
Pour l'heure aucun élément ne permet d'identifier clairement les auteurs de ces violences meurtrières, d'après les autorités locales. Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l'exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs, aggravés ces dernières années par la pression démographique et le changement climatique.
Les populations de ces territoires vivent également dans la terreur des attaques des groupes jihadistes et des bandes criminelles qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants.
Ces exactions font partie des principaux défis sécuritaires auxquels est confronté le président Bola Tinubu, qui cherche à attirer les investissements étrangers dans le pays le plus peuplé d'Afrique, et première économie du continent.
La Rédaction (avec AFP)
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